Mercredi 8 septembre 2010 à 14:09

Aaaah septembre, le froid, la pluie, le vent, l’obscurité le matin quand on se lève pour aller au taf… vive l’été ! (si, si, on est encore en été, cool hein !)

On a bien fait de mettre la rentrée à cette époque merdique, là on sent bien que la rigolade est terminée, fini les roulages de pouces les doigts de pied en éventail à la plage avec un verre à la main (en y réfléchissant, ça doit être super physique de se tourner les pouces un verre à la main).

En même temps, là on a eu du temps pour s’y préparer : depuis mi-juillet, on peut pas dire que les fringues d’été aient tellement été rentabilisées… ><

 

Bref, avec ce ciel si bas qu’un canal s’est perdu, avec ce ciel si gris qu’un canal s’est pendu, difficile de pas tomber dans la déprime la plus morose. (et inversement)

 

Pour éviter ça, quelques pistes :

- Regarder Fruits Basket (c’est le bien)

- Manger du camembert au miel et aux herbes

- penser à tout ce qu’on s’offrira quand on sera riches (même si dans mon cas, je suis pas sûre que la fortune de Bill Gates suffirait… ptit joueur.)

 

Et donc pour occuper mon temps et épater la stagiaire qui me voit taper sur mon clavier à 200 à l’heure, un pli de concentration sur le front, voici la liste non exhaustive de tout ce qui pourrait ensoleiller cette morne journée (y en a pour un moment, j’espère que vous n’êtes pas pressés) :

 

- Voyager en Europe

- Voyager en Afrique

- Voyager en Amérique du Nord

- Voyager en Amérique du Sud

- Un séjour dans le Sud de la France

- Un nouveau PC

- Une ceinture

- Le tshirt Maliki avec le logo Feanor ♥
- Le coussin Feanor/Fleya
- Des jeux de société

- Un album dédicacé de Boulet

- L’intégrale de la série Kaamelott

- De nouveaux tatouages

- De nouveaux trous dans les oreilles

- Des escarpins

- Des bottes

- Des sandales

- Des baskets

- Des cours de cuisine

- Des cours de danse orientale

- Des cours de danses latines

- Des cours d’espagnol et d’arabe

- Des bijoux (sans blague)

- Des pulls/robes/tshirts/pantalons/pantacourts/jeans/shorts/chemises/dos-nus/débardeurs/blouses/tuniques/jupes/gilets/etc… (le genre d’énumération qui échappera toujours aux mecs, pour qui les éléments d’habillement se composent en général de : tshirt/jean)

- De la jolie lingerie *___*

- Des bouquins

- Des mangas

- Des tas de conneries inutiles chez Ikéa

- Un kit son 2.1 (minimum) pour mon PC

- Des CD

- Des bons restos

- Des concerts (Hocus Pocus au Zénith, aaaaah ♥___♥)

- Des cours de piano, de clarinette, de percussions, de batterie…

- Des instruments de musique

- Des serre-livres en forme de chat

- Des rangements pour mes bouquins

- Des produits Lush (même si ça sent fort !)

- Des vernis à ongles de toutes les couleurs (bah oui, j’en ai qu’une 30aine >_>)

- Des jolies tentures pour mes murs

- Des sacs

- Des bijoux de peau

- Un vrai bar (avec plein de bouteilles dedans ! ;p)

- Un désensibilisation pour pouvoir avoir un chat

- Un chat ;p

- Une Mégadrive + jeux

- Une PS2 + jeux

- Une Dreamcast + jeux

- Une PS3 + jeux

- Une plante verte increvable (une vraie, hein)

- Des fleurs

- Des bougies parfumées

- Un massage à l’huile chaude (juste des mains chaudes, ça marche aussi)

- Un bain avec des pétales de rose

- Un micro + câbles + ampli
- Un Real Book pour travailler

- Un clavier (de piano, hein, pas de PC)

- Un après-midi au soleil avec des gens que j’aime, du thé Mariage Frères et des pâtisseries La Durée/Pierre Hermé/Dalloyau

- Des lampes (grandes ou petites, colorées, jolies)

- Des objets d’artisanat marocain/berbère/africain ou asiatique

 

Et surtout, un nouvel appart’ pour caser tout ça ! ;p

 

C’est vrai que ça fait du bien d’y penser, même si le porte-monnaie tire la tronche ! ;p

 

Mais ce que je souhaite le plus en ce moment ne peut pas être acheté, et ça fait tout froid en-dedans... Vivement que je puisse me réchauffer !

Mardi 26 janvier 2010 à 16:06

Tiens, c'est encore ouvert, ici ? °o°

Faut croire qu'il a pas envie de disparaître ce petit coin né par erreur d'un instant de désoeuvrement et bourré de délires, de coups de gueule et de coups d'amour au-delà du raisonnable !

Aujourd'hui, pour dépoussiérer un peu les lieux (y a des moutons tellement gros qu'on pourrait se cacher derrière), je vais parler météo.
Quoi? quoi? c'est pas bien la météo ? vous connaissez un sujet de conversation plus universel et inépuisable que la météo, à part la nouvelle année ?

Pff... Parlons de la nouvelle année alors, on est encore dans la période bilans, résolutions, abandon de résolutions, remords, etc.

Non, je ne ferai pas d'horoscope à deux balle style "Elle", avec des "vous allez sûrement, enfin peut-être, si tout va bien, gagner de l'argent et rencontrer l'homme de votre vie si vous êtes née avant le solstice d'été, et sinon ça sera une année de merde avec éventuellement quelques petites surprises pour les natives du taureau ascendant dragon". (je le fais bien, hein ?)

2009 a été une jolie année (pour moi, en tout cas). Plutôt douce, calme, pleine de chaleur, de voyages, de musique, avec quelques petites épines çà et là histoire de pimenter un peu (oui, je pimente avec des épines). Un peu essoufflée sur sa fin, peut-être avait-elle trop donné trop tôt ?

Par contrecoup, 2010 ressemble à une coquille de noix sur une mer démontée au large du cap Horn. Un début froid et obscur tout au fond de la vague, à faire coucou aux poissons en attendant de les rejoindre, puis une nouvelle vague nous emporte haut dans le ciel, donnant l'illusion qu'on va chatouiller les nuages... Avant de nous laisser retomber tel un oisillon qui apprend à ses dépens les règles élémentaires de la gravité.

Bref, déconseillée aux marins d'eau douce, l'année 2010 sera visiblement l'année du mal de mer, de haut les coeurs aussi bien que de haut-le-coeurs (sans parler des coups de coeurs et des coups aux coeur, des coeurs brisés et des coeurs braisés au cumin. Mmmh.)

Et tout ça à cause d'Eux ! (enfin "tout"... manière de parler, mais j'aime bien les généralités)

Eux qui ne se rendent pas compte du pouvoir qu'ils ont sur notre petit ♥ sensible, qui peuvent le transpercer d'un simple mot, le caresser d'un simple sourire, le flétrir par un simple silence...

Eux qui ne réfléchissent pas à leurs actes, qui bien souvent ignorent totalement ce que l'on peut ressentir (quand ils ne s'en tapent pas ouvertement), qui n'écoutent que leurs envies et merde à tout le reste parce que bon, ils souffrent, Eux, ils ont besoin de réfléchir, Eux, ils sont sensibles, Eux, ils ont peur d'avoir mal, Eux... (mais nous pas, on a l'habitude et puis, une nana supporte sans problème un accouchement, elle va pas faire sa sucrée pour un petit manque d'attention de rien du tout)

Eux enfin qu'on a malgré tout envie de cajoler, de câliner, de consoler, de caresser, de chatouiller, parce que bon, c'est tellement doux et chaud et réconfortant comme une cheminée en hiver (mais ça fume moins... dans la plupart des cas), que finalement, on se dit que ça vaut bien tout le mal qu'on se donne, ce petit soleil qu'on a dans la tête quand on pense à Eux et ce petit feu d'artifice dans le coeur quand ils pensent à nous !
(En plus, honnêtement, quoi de meilleur qu'une grasse matinée sous la couette, dans ses bras, sans bien savoir où commence son corps et où s'arrête le nôtre, des sourires plein les yeux et des bisous plein les lèvres? #*____*#)

Et puis de quoi on se plaint : de cette façon, toutes les surprises venant d'Eux sont forcément bonnes ! xD

Sérieux, c'est niais, une nana.

Et pis bon, au pire du pire, et pour citer un Sage entre les Sages : "S'ils veulent du concret, j'peux toujours leur proposer mon pied dans les noix". (Léodagan de Carmélide)

PS : je sais que certains mecs pourraient rétorquer qu'on peut dire la même chose de certaines filles, et gnagna et gnagna, mais
1. J'ai envie de dire, leurs problème de greluches, comme on dit, je me les taille en biseau, et
2. Je suis chez moi, je généralise grossièrement si je veux.

Et bonne année ! :D

Vendredi 24 juillet 2009 à 23:26

Ecrire...
Ca fait longtemps, ça fait du bien, ça réveille les doigts et peut-être même la tête !

Pourquoi on écrit ? Ou plutôt, pourquoi on écrit ici, dans ce Barbès du blogging (moche, bourré de cas soc', et qui cherche toujours à te vendre quelque chose via des popups agressifs), comme si c'était un espace intime et personnel malgré son caractère ouvertement voyeuriste (et plein de pubs à la con) ?

Pour se lâcher ? Pour se défouler ? Pour exprimer sans bruit ce qu'on aimerait hurler ? Pour se persuader qu'on peut intéresser quelqu'un ? (haha)

Il y a de ça, je suppose.
(on peut aussi rajouter les narcissiques persuadés de faire du bien à l'humanité en la couvrant de leur féconde bouse verbale dans l'espoir de faire germer des champs de commentaires fleuris, ou les naïfs convaincus que ce qu'ils écrivent intéresse quelqu'un en dehors d'eux)

Emportés par l'amour ou la colère, les mots viennent facilement et libèrent sans déranger personne la douceur ou le venin qu'on aimerait prodiguer. (remarquez d'ailleurs que les mots viennent beaucoup plus facilement pour la colère, quand il s'agit de faire mal avec des mots qu'on pourra lire et relire pour bien aviver la blessure... Peut-être parce qu'on a plus d'occasion de les sortir ? ... et que bon, une bonne phrase bien méchante, ça fait quand même vachement de bien - pour celui qui l'écrit ! ;p)

Est-ce qu'on se sent vraiment mieux après ? Pas sûr : c'est pas en faisant semblant de se lâcher que ça va marcher... mais c'est toujours agréable de prendre le monde à témoin de ses malheurs ou bonheurs, histoire de prouver qu'on existe, là, quelque part.

Ecrire ses émotions, c'est aussi les vivre un petit peu...
Qui n'a jamais pleuré en écrivant son chagrin ? Une déception, une illusion perdue (en général, ça n'en fait pas 10 de retrouvées), une espérance piétinée, une vague de larmes qui s'épanche en police Arial 10 sur un coin d'écran qu'on ne voit plus tellement on se demande pourquoi ce putain de bordel de saloperie de sort s'acharne sur nous...

A l'inverse, la douceur d'une peau contre la mienne, la chaleur d'un baiser partagé sur l'oreiller, un coeur qui bat contre mon oreille, et cette tendresse qui m'étreint quand ses bras se referment sur moi, ce besoin sauvage de ne faire qu'un avec lui, cette impression de revenir à la vie au moindre contact... en un mot, cet amour douloureux et férocement réprimé (rien de plus dangereux ni suicidaire qu'un amour sans laisse), quel meilleur moyen que l'écriture pour le laisser s'épancher en silence, quitte à faire brûler le papier / le PC (quoique ça me ferait mal) sous l'intensité des mots...

Ecrire, c'est facile, c'est propre, ça ne tache pas, et ça évite de se rendre compte que si on écrit, c'est parce qu'on peut pas, qu'on n'a personne à qui en parler. Bien pensé, hein !

Mais dans mon cas, écrire, c'est surtout parce qu'on n'a rien d'autre à foutre.

Samedi 9 mai 2009 à 12:00

*Souffle sur la poussière, tousse, étouffe, se sauve, et revient quand tout est retombé.*
Je vais finir par embaucher quelqu'un pour prendre soin de cet endroit à ma place...

Sinon, ça va, la forme, la pêche, la patate ? Oui ? Sûr ? Malgré le fait que le printemps est gris et moite, que le boulot est pourri/abrutissant/mal payé, que la planète sombre dans la déchéance, que la grippe mexico-porcine arrive pour tous nous tuer et que Dragon Ball est bien sorti au cinéma, ça va toujours ?
Aah,  je me disais aussi. Nan, mais c'était pas pour décourager, hein, juste pour prendre des nouvelles, toussa... De rien.

Une des raisons de la joyeuse, voire facétieuse humeur où vous m'admirez présentement, c'est la farandole de questions métaphysico-philosophiques qui agitent depuis un certain temps le bout de cerveau qui me reste.

Tout d'abord, est-il nécessaire de détruire pour bien reconstruire ? Vous avez quatre heures.

Mais c'est vrai, on dit qu'il faut construire sur des bases stables, saines, gnagna toussa... Mais c'est quoi des bases saines ? c'est de devoir toujours repartir de zéro quand on sent que ça se fissure, même si c'est douloureux d'abandonner une vieille baraque branlante ? ou c'est d'essayer de réparer quand c'est encore de toutes petites fêlures et faire des efforts permanents pour que ça tienne, sans être sûr de réussir ?


Ensuite, y a-t-il une force au monde capable de vaincre l'inertie ? (ouais, ouais, la foi déplace les montagnes, c'est facile ça ; essaie de déplacer un océan pour voir...)

L'inertie, l'apathie, quel que soit le terme utilisé, est par définition impossible à attaquer de front, autant essayer de donner des coups de pieds à une vague pour empêcher la marée de monter (j'ai essayé, je déconseille si on n'aime pas le goût de l'eau salée). Elle encercle, elle submerge, elle noie tout dans un coton gris et fade, elle enlève tout intérêt aux choses et aux gens, un peu comme un vampire qui aspirerait en même temps que le sang tous les sentiments de sa victime. Mais si l'attaque de front ne marche pas, comment la faire fuir ? (je suis pas sûre que l'ail et le pieu soient très indiqués, malgré ma comparaison précédente) J'ai essayé de lutter... mais je crois que c'est une cause perdue.

Enfin, faut-il être indifférent pour vaincre l'indifférence ? (si, si, dans ma tête c'était cohérent avant que je l'écrive... disons alors "faut-il être distant pour vaincre la distance ?")
Cette question vient en corollaire de la précédente : puisqu'on ne peut pas vaincre de front, faut-il sournoisement retourner les armes de l'ennemi contre lui ? Y a-t-il une réaction quand l'indifférence se heurte à l'indifférence ? ou est-ce que ça s'additionne jusqu'à ce que tout soit perdu ?

En bonne spécialiste de la flemme, je ne peux qu'être pessimiste sur l'issue du combat...

Jeudi 12 mars 2009 à 23:51

Outch, à chaque fois c'est la redécouverte et cette impression de pas être chez moi, tellement ça fait longtemps ! J'ai presque envie de frapper avant d'entrer et de m'essuyer les pieds...

J'ai l'impression qu'on est vachement moins bavard quand tout va bien, qu'on a plus de facilité à s'exprimer quand c'est pour dire la méchanceté de la vie.

Peut-être que le fait d'être heureux se savoure en silence, alors que quand on se reçoit des claques dans la figure, on a envie de se faire consoler, et voir qu'on n'est pas (le) seul...

Ou peut-être par pudeur, histoire de ne pas faire indécemment éclater son bonheur à la gueule de celui qui oscille entre le rasoir et la pendaison : "Tiens, tu le vois mon sourire plein de rêves réalisés ? Ca fait mal aux yeux hein ? Tu peux arrêter de renifler s'teplaît, on m'entend plus rire !"

Ou enfin, plus probablement, parce que raconter ses petits bonheurs n'est jamais exempt d'une certaine mièvrerie ("ojourdui g vu mon chéri d'amour on a mangé des pizza é jeté des caillous o canars ct tro bien jtm mon bb damour"), alors que raconter les saloperies que la vie vous fait donne tout de suite une image plus sombre, plus tourmentée, plus "poète maudit",un peu comme quand on prend toutes ses photos en noir et blanc histoire de donner un côté mystérieux au pigeon qui vient de picorer un bout de verre (c'est con, un pigeon).

Surtout que quand on se plaint, on peut prendre Dieu, le Diable ou l'Univers à témoin, on peut ressentir ce sentiment unique d'avoir été élu par la Fatalité qui vous a fait un gros doigt, être une sorte de Messie de l'infortune né pour prendre sur son dos toute la misère du monde quand la biscotte est tombée par terre et que le chien l'a mangée (j'invente rien, c'est copyright VDM ; si c'est pas de la garantie de qualité, ça...).
Alors que quand on est heureux, on sent confusément qu'on a plutôt intérêt à en profiter dans son coin sans se faire trop remarquer, des fois que quelqu'un là-haut s'en rendrait compte et remettrait les pendules à l'heure...

Tout ça pas pour dire que ça va pas, hein ! Ca va bien quand il fait beau, que je chante et que ça sort bien, que je suis dans les bras de mon p'tit bout d'ange, que je joue avec la mousse du bain, voire tout ça en même temps !

Là c'est juste beaucoup de fatigue, qui, comme toujours, s'accompagne de son cortège de lucidité et de légère déprime devant l'inanité de la vie.
("lucidité", parfaitement. De toute façon, le pessimiste, comme le fou, ne sait jamais qu'il est pessimiste puisqu'il est persuadé d'avoir raison. Par contre l'optimiste, après avoir été pris pour un neuneu et s'être pris quelques claques dans la figure, se rend vite compte de son optimisme et finit par décider - à moins d'être réellement neuneu - que le pessimisme n'est pas si éloigné de la réalité). Une fatigue qui fait qu'on se lève épuisé le matin, qu'on a envie de pleurer tellement on a l'impression de porter le poids de l'univers en équilibre sur le petit doigt (c'est lourd), que tout apparaît à travers un voile gris sans laisser passer aucune couleur (que ferais-je sans le tendre pianiste  qui arrive à me remettre les yeux en face des trous, le sourire aux lèvres et le feu aux... hm.)

Ok, c'est pas mon zèle monstrueux qui aurait pu m'épuiser comme ça, mais justement, j'ai ma théorie à ce sujet : étant excessivement sensible à toute forme d'effort non désiré, la moindre esquisse d'activité m'épuise beaucoup plus facilement qu'un humain normal du type "salarié obligé de gagner sa croûte". Je vous défie de me trouver un argument contraire.

Mais franchement, est-ce que ce n'est pas d'une tristesse et d'une absurdité à pleurer, ces vies que nous sommes condamnés à vivre, si grises, si ternes, si plates, conduites par le besoin de manger, fut-ce au prix de nos envies ? Est-ce que ce n'est pas révoltant de se condamner à regarder le ciel par la fenêtre d'un bureau ou d'une usine quand on rêve d'espace ? Et surtout de voir tous ceux qui nous précèdent se satisfaire de leur sort comme un boeuf qui suit tranquillement le tracé du sillon sans jamais relever la tête pour voir ce qu'il y a de beau à côté ?

Ces gens satisfaits de leur quotidien plat - les mesquineries de bureau, les potins entre amis/collègues, les émissions de télé, la météo (seul élément un tant soit peu aléatoire d'un jour à l'autre, histoire d'avoir un sujet de conversation paske "c'est plus ce que c'était") -  ont dû avoir les mêmes interrogations, les mêmes révoltes, les mêmes envies de magie, non ? Dites-moi qu'ils ne sont pas nés avec une passion inépuisable pour le calcul d'une assurance-vie ou les cours de la bourse ! Ou alors c'est moi qui suis folle, à la rigueur je préfère le savoir.

Bref, je trouve effrayant de voir comme au fil du temps les rêves, les envies, la folie, tous ces sentiments forts et colorés, perdent leur sève et leur consistance pour se retrouver enfouis en guise de compost pour un arbre qui - c'est le cas de le dire - végétera sans fruits ni feuilles dans un bienheureux abrutissement.
Sommes-nous condamnés à devenir pareils ? Je ne peux pas y croire... (oui, j'ai l'optimisme tenace par endroits)
Je veux encore croire qu'on peut avoir des rêves, essayer de les réaliser, essayer d'avoir un peu d'étincelles dans sa vie quitte à se brûler de temps en temps...
C'est pour ça que j'admire ceux qui ont le courage de suivre leurs envies (sans avoir encore trouvé le courage de faire pareil), qui poursuivent leur rêve avec l'angoisse de trébucher mais avec l'incroyable jouissance de la course...

Alors s'il vous plaît, continuez, que je puisse continuer d'espérer !

Bon allez, s'pas tout ça, je travaille demain, moi.

 

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