Vendredi 19 octobre 2007 à 23:09

Ce soir, mesdames, mesdemoiselles et messieurs, mes petits chéris, c'est de l'improvisation totale.
Eh oui.
Comme ça.

J'ai témérairement ouvert cette fenêtre cowblog sans même me demander ce que j'allais bien pouvoir y dire. Vais-je éblouir vos esprits de ma brillante dialectique? Vais-je entr'ouvrir pour vous les portes du Paradis? Vais-je bouleverser les horizons de votre pensée par un point de vue audacieusement novateur? Ou vais-je enchaîner les questions creuses jusqu'à ce que l'inspiration me vienne?

En passant, puisque j'y pense, Matthieu, t'es vraiment naze, il marche très bien mon blog, la preuve.
Mais je te fais un bisou parce que voilà, c'est une spéciale dédicace. Dédicace à un pas doué qui se fait refouler à l'entrée de mon blog. Haha.

Purée que je n'aime pas le mot "blog".  On dirait un renvoi.
"Tu fais quoi, là?
- Ben j'écris dans mon blog - oups pardon, c'est la choucroute à la périgourdine qui n'est pas bien passée - dans mon espace perso.
- Ah ok."

Je me demande quel est le crétin qui a bien pu pondre un mot pareil. Je sais que ça vient de "Web" (web en saxon moderne) et de log (déchetterie publique en latin ancien), ce qui faisait weblog, qui n'était pas beau mais qui avait le mérite de ne pas se prononcer comme si on allait vomir (quoique).

blog blog blog blog blog blog.
On dirait une onomatopée, mais je sais pas de quoi. Un extraterrestre non amphibie en train de se noyer, peut-être... Ou de la gelée portée à ébullition (comment ça "la gelée ça bout pas"? De la gelée extraterrestre, oh là là, vous  allez pas m'embêter pour quelques improbabilités chimiques! Et si y a des courageux qui testent, je veux bien connaître le résultat!)...

Plus simplement, je crois que ça indique tout simplement qu'il est temps d'aller dormir et d'arrêter de débiter plus de conneries au mètre carré que dans un débat entre Georges Bush et Jean-Claude Van Damme.

En remerciant de cette saine (si, si) fatigue la RATP, sans qui je ne me serais pas tapé 2h30 de route à pied la nuit dans des coins louches! Et et sans qui je ne rencontrerais pas d'inconnues qui me font aveuglément confiance pour rentrer chez elles saines et sauves! (jamais des mecs, encore moins des beaux mecs, je remarque, le hasard est parfois bien capricieux et chiant)

Bref, je finis ce bref instant de délire dans un beau feu d'artifices de neurones, en remarquant que j'ai effectivement dû élargir vos horizons en repoussant une nouvelle fois au péril de ma (et surtout de votre) santé mentale les limites de l'incohérence.
De rien, ça m'a fait plaisir.

Câlinous tout fous !

(je précise qu'aucune pastille d'ecsta, aucun joint, aucun rail de coke n'ont été maltraités durant l'élaboration de ce chef d'oeuvre)

Samedi 13 octobre 2007 à 23:19

Hellow mes agneaux!

Je vous ai manqué, hein? Inutile de jouer les stoïques qui n'ont même pas remarqué mon absence, je le sens, je le SAIS, la vie n'avait pas le même goût sans moi...

Après cette brève auto-congratulation (faut tout faire soi-même ici, c'est dingue), je vais aujourd'hui, alors que la France a les yeux rivés sur son téléviseur et sur 15, ou plutôt 30 bonshommes musclés (délicieusement musclés, pour certains, mais passons) qui s'arrachent un ballon, vous parler culture.

Oui, la culture, le truc que c'est comme la confiture, c'est meilleur avec du pain, le truc qui donne des allergies aux crétins, le truc qui permet de briller en société, d'avoir du succès et les plus beaux mecs / les plus belles nanas à nos pieds (enfin, être riche ça peut compenser aussi).

Pourquoi soudainement parler de culture au milieu de ce fatras d'inepties? Pour avoir l'air intelligente? Comme si j'avais besoin de preuves... Non, tout bêtement parce que 1) Mon blog s'est discrètement rappelé à mon bon souvenir par un très distingué "hey t'as pas ton quota mensuels de posts à la con, sale radasse, dépêche-toi d'aller poster avant que je sorte le knout!" (enfin, quelque chose dans ce genre, je me souviens plus des termes exacts), et 2) je suis allée voir l'exposition de Gustave Courbet au Grand Palais. Si.

Bon, d'accord, je n'y serais peut-être pas allée toute seule de ma propre initiative, mais vous iriez à une expo tout seul, vous? sans personne à qui commenter les tableaux et se moquer des gens avec vous? Non, n'est-ce pas? Bon, alors!

Plusieurs constatations, suite à cette visite.
Tout d'abord, le Grand Palais est peut-être plus grand (comme son nom l'indique, quelle prévoyance) que le Petit Palais, mais il est carrément moins joli. Très arrogant, les colonnes tarabiscotées, des mosaïques sur les murs, des angles partout, une coupole de verre qu'on ne voit de toute façon pas quand on fait la queue, des statues hautaines qui regardent le touriste de haut... Rien à voir avec les lignes gracieuses du Petit Palais en face, avec ses colonnes d'une élégante simplicité, ses grilles délicatement ornées, sa petite coupole de pierre, un petit bijou de finesse et de simplicité.

L'intérieur est aussi décevant : on ne voit rien du "palais", on pourrait aussi bien être dans un préfabriqué en plastique au fin fond d'un champ de maïs : les murs et les plafonds dissimulés par de grands panneaux eux-mêmes recouverts de tapisseries unies... On est loin des beaux plafonds travaillés du Petit Palais et du Louvre, qui rivalisent avec les tableaux exposés ! Et une question qui me taraude toujours dans les expositions : d'où ils sortent leurs grands cadres si laids? Plus épais que le tableau, surchargés de dorures, de sculptures, d'incrustations... On trouve à peine le tableau dans ce fouillis! Tsss...

Enfin, ce sont les tableaux, justement, qu'on est venus voir, autant en profiter : les plus connus sont là bien sûr, l'Origine du monde et son "panorama" si inimitable, l'Atelier de l'artiste avec Baudelaire et ses joues de poupon, le Désespéré, et tant d'autres... On note d'ailleurs un grand amour de soi de la part de l'artiste, une salle entière étant remplie d'autoportraits, sous toutes les formes et dans toutes les postures, à tel point qu'on s'attend à le retrouver dans ses portraits féminins et jusque sous forme de chien. Enfin... On n'est jamais mieux loué que par soi-même, après tout!

Au contraire des "peintres de la Lumière", Sargent et Sorolla, dont les oeuvres ravissantes paraissent émettre leur propre lumière, Courbet est plutôt un peintre de l'obscurité, où seuls les personnages principaux sont un peu mis en valeur par une lumière venue de nulle part... Et à mesure que l'oeil s'habitue à l'obscurité, les détails surgissent miraculeusement de l'ombre : un homme, un chien, un décor...
Autre détail curieux, Coubet passe du flou total aux détails les plus nets et les plus précis imaginables, comme pour mettre en valeur certains détails plus que d'autres. Du grand, quoi!

Enfin, le plus drôle dans ces expositions reste quand même les visiteurs...
Entre les commentaires techniques de ceux qui ont lu la brochure avant d'entrer, ceux qui trouvent ça trop "commercial" et préfèrent "mais non, pas l'Atelier, ne sois pas vulgaire, tu sais, cette petite étude très peu connue, exposée en 1856 chez la comtesse de C..." , les parents qui laissent tomber leurs enfants par terre (véridique!), lesquels charmants bambins hurlent ensuite pendant des heures, les gens qui collent le nez sur un tableau nommé "l'Immensité" pour voir les détails (Véridique aussi, à mourir de rire si vous voyez à quoi ressemble le tableau : le ciel vide et la mer vide également! xD), les vieux messieurs qui regrettent le vêtement austère de l'Amazone, mais qui ont dû frôler la crise d'apoplexie dans la salle suivante, présentant l'Origine du monde sous toutes les coutures, et les nus divers sur lesquels on sent que l'artiste s'est impliqué : le grain de peau, les cheveux, les moindres détails anatomiques, sont en effet d'une finesse et d'une beauté remarquables...
Curieusement, beaucoup de messieurs d'âge mûr accompagnés de leur chère et tendre sont passés très vite devant ces tableaux, osant à peine y jeter un oeil, craignant probablement une cruelle comparaison avec leur légitime qui leur rendrait bien des nuits difficiles...

Enfin, une spéciale dédicace à mes tableaux préférés : l'Atelier de l'artiste (bouuuh "commercial"!), la Dame aux bijoux et Jo la belle Irlandaise, tout simplement beaux, plein de mystères pour l'Atelier, pleins de grâce et de douceur pour les deux autres, des merveilles!

Spéciale dédicace aussi à ces personnes qui m'ont accompagnée, ont passé l'après midi avec moi, et plus particulièrement - merci les mecs! - qui ont ri à mes blagues ! ;p Merci Ju pour cette si jolie après-midi!
J'espère qu'il y en aura beaucoup d'autres...

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