Jeudi 12 mars 2009 à 23:51

Outch, à chaque fois c'est la redécouverte et cette impression de pas être chez moi, tellement ça fait longtemps ! J'ai presque envie de frapper avant d'entrer et de m'essuyer les pieds...

J'ai l'impression qu'on est vachement moins bavard quand tout va bien, qu'on a plus de facilité à s'exprimer quand c'est pour dire la méchanceté de la vie.

Peut-être que le fait d'être heureux se savoure en silence, alors que quand on se reçoit des claques dans la figure, on a envie de se faire consoler, et voir qu'on n'est pas (le) seul...

Ou peut-être par pudeur, histoire de ne pas faire indécemment éclater son bonheur à la gueule de celui qui oscille entre le rasoir et la pendaison : "Tiens, tu le vois mon sourire plein de rêves réalisés ? Ca fait mal aux yeux hein ? Tu peux arrêter de renifler s'teplaît, on m'entend plus rire !"

Ou enfin, plus probablement, parce que raconter ses petits bonheurs n'est jamais exempt d'une certaine mièvrerie ("ojourdui g vu mon chéri d'amour on a mangé des pizza é jeté des caillous o canars ct tro bien jtm mon bb damour"), alors que raconter les saloperies que la vie vous fait donne tout de suite une image plus sombre, plus tourmentée, plus "poète maudit",un peu comme quand on prend toutes ses photos en noir et blanc histoire de donner un côté mystérieux au pigeon qui vient de picorer un bout de verre (c'est con, un pigeon).

Surtout que quand on se plaint, on peut prendre Dieu, le Diable ou l'Univers à témoin, on peut ressentir ce sentiment unique d'avoir été élu par la Fatalité qui vous a fait un gros doigt, être une sorte de Messie de l'infortune né pour prendre sur son dos toute la misère du monde quand la biscotte est tombée par terre et que le chien l'a mangée (j'invente rien, c'est copyright VDM ; si c'est pas de la garantie de qualité, ça...).
Alors que quand on est heureux, on sent confusément qu'on a plutôt intérêt à en profiter dans son coin sans se faire trop remarquer, des fois que quelqu'un là-haut s'en rendrait compte et remettrait les pendules à l'heure...

Tout ça pas pour dire que ça va pas, hein ! Ca va bien quand il fait beau, que je chante et que ça sort bien, que je suis dans les bras de mon p'tit bout d'ange, que je joue avec la mousse du bain, voire tout ça en même temps !

Là c'est juste beaucoup de fatigue, qui, comme toujours, s'accompagne de son cortège de lucidité et de légère déprime devant l'inanité de la vie.
("lucidité", parfaitement. De toute façon, le pessimiste, comme le fou, ne sait jamais qu'il est pessimiste puisqu'il est persuadé d'avoir raison. Par contre l'optimiste, après avoir été pris pour un neuneu et s'être pris quelques claques dans la figure, se rend vite compte de son optimisme et finit par décider - à moins d'être réellement neuneu - que le pessimisme n'est pas si éloigné de la réalité). Une fatigue qui fait qu'on se lève épuisé le matin, qu'on a envie de pleurer tellement on a l'impression de porter le poids de l'univers en équilibre sur le petit doigt (c'est lourd), que tout apparaît à travers un voile gris sans laisser passer aucune couleur (que ferais-je sans le tendre pianiste  qui arrive à me remettre les yeux en face des trous, le sourire aux lèvres et le feu aux... hm.)

Ok, c'est pas mon zèle monstrueux qui aurait pu m'épuiser comme ça, mais justement, j'ai ma théorie à ce sujet : étant excessivement sensible à toute forme d'effort non désiré, la moindre esquisse d'activité m'épuise beaucoup plus facilement qu'un humain normal du type "salarié obligé de gagner sa croûte". Je vous défie de me trouver un argument contraire.

Mais franchement, est-ce que ce n'est pas d'une tristesse et d'une absurdité à pleurer, ces vies que nous sommes condamnés à vivre, si grises, si ternes, si plates, conduites par le besoin de manger, fut-ce au prix de nos envies ? Est-ce que ce n'est pas révoltant de se condamner à regarder le ciel par la fenêtre d'un bureau ou d'une usine quand on rêve d'espace ? Et surtout de voir tous ceux qui nous précèdent se satisfaire de leur sort comme un boeuf qui suit tranquillement le tracé du sillon sans jamais relever la tête pour voir ce qu'il y a de beau à côté ?

Ces gens satisfaits de leur quotidien plat - les mesquineries de bureau, les potins entre amis/collègues, les émissions de télé, la météo (seul élément un tant soit peu aléatoire d'un jour à l'autre, histoire d'avoir un sujet de conversation paske "c'est plus ce que c'était") -  ont dû avoir les mêmes interrogations, les mêmes révoltes, les mêmes envies de magie, non ? Dites-moi qu'ils ne sont pas nés avec une passion inépuisable pour le calcul d'une assurance-vie ou les cours de la bourse ! Ou alors c'est moi qui suis folle, à la rigueur je préfère le savoir.

Bref, je trouve effrayant de voir comme au fil du temps les rêves, les envies, la folie, tous ces sentiments forts et colorés, perdent leur sève et leur consistance pour se retrouver enfouis en guise de compost pour un arbre qui - c'est le cas de le dire - végétera sans fruits ni feuilles dans un bienheureux abrutissement.
Sommes-nous condamnés à devenir pareils ? Je ne peux pas y croire... (oui, j'ai l'optimisme tenace par endroits)
Je veux encore croire qu'on peut avoir des rêves, essayer de les réaliser, essayer d'avoir un peu d'étincelles dans sa vie quitte à se brûler de temps en temps...
C'est pour ça que j'admire ceux qui ont le courage de suivre leurs envies (sans avoir encore trouvé le courage de faire pareil), qui poursuivent leur rêve avec l'angoisse de trébucher mais avec l'incroyable jouissance de la course...

Alors s'il vous plaît, continuez, que je puisse continuer d'espérer !

Bon allez, s'pas tout ça, je travaille demain, moi.

 

Par shinytear le Vendredi 13 mars 2009 à 9:41
youpiiiiiiiiiiiiii !!!

lala ru a écriiiiiiiiiiit ^^

t'inquiète ma chérie, je te promets que je poursuis mon rêve. quelle qu'en soit l'issue je tenterai le tout pour le tout jusqu'au bout !
oui je peux être têtue et tenace quand je le veux.

Plein de Bisoux ô déesse de l'épuisement ^^
Par salia le Vendredi 13 mars 2009 à 11:15
hihi non c'est pas quand tu veux :p Tu es têtue et tenace tout court :p
j'adore vraiment comment tu écris :)
Bon bin moi je me fouette pour aller chercher linoa et prendre ses putains de médoc pour pouvoir aller un peu mieux -_-'... A bas la crève qui donne des maux de tête et de la fièvre -_-'
Par http://www.maxicned.fr le Samedi 9 juillet 2016 à 9:08
Et me voilà repartie aussi sec, à dans deux ans !
 

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