Jeudi 30 novembre 2006 à 13:31

Onze heures. Le prof parle. Concentrée, je prends des notes, une fois n'est pas coutume, un petit changement presque agréable, avec le crissement soyeux de mon stylo sur le velouté lisse de la feuille...

Et tout d'un coup, imperceptiblement, un silence, une absence. Ton parfum flotte autour de moi. Rêve ou réalité? M'en fous, qu'on ne me réveille pas... L'odeur chaude de ta peau, de tes cheveux, ce parfum si pénétrant, parfois mêlé de tabac et d'anis, cette simple odeur me monte à la tête et me fait battre le coeur. Oublié, le droit du travail, je suis ivre, la chaleur monte en moi comme si j'avais avalé un verre de whisky pur avec une paille violet fluo...

Il me suffit de fermer les yeux et je te vois, je vois tes cheveux hirsutes (plus ou moins) savamment indisciplinés, ton sourire en coin si facilement moqueur, tes canines de cannibale, tes yeux toujours en train de quémander le sommeil, avec cette flamme ironique qui parfois se change en pétillement joyeux, parfois en lueur douce et pleine de tendresse...

Je vois tes mains, tes mignonnes petites mains de bébé toutes potelées, tes petites mains de pianiste si pleines de talent, tes douces mains d'amoureux si caressantes...

Je te vois, tes gestes, tes tics, cette manie de te passer la main dans les cheveux, cette démarche de touriste égaré mais qui n'en a cure, cette musique qui semble tout le temps t'entourer, renforçant l'impression de rêve qui me poigne quand je suis avec toi...

Je ferme les yeux et je me rappelle tes lèvres sur les miennes qui me font chavirer, qui me sauvent de la noyade dans l'amère de la réalité, qui m'insufflent la vie et la force qui me manquent...

Je sens presque tes bras autour de moi, tes mains sur ma peau, je te sens presque contre moi, si merveilleusement doux, si irréellement chaud, si surnaturellement réconfortant, et pourtant si vrai. J'ai envie de chanter, de pleurer, de crier, de joie et de peine, trop d'émotions renfermées depuis trop d'années, comme un désert qui explose de verdure après une pluie soudaine...

"M'sieur, c'est l'heure!"

Réveil brutal. Cours terminé. J'ai froid tout d'un coup, tu n'es pas là, je te sens t'éloigner... Un rêve si beau, si cruel... J'ai faim, d'une faim à engloutir l'univers, et qui pourtant se satisferait de ta seule présence...

Bienvenue dans la vie réelle, tu n'es pas là et j'ai du travail, tu n'es pas là et tu me manques, tu n'es pas là mais tu ne me quittes pas, toujours dans ma tête, toujours dans mon coeur, toujours au bout de mes doigts...

A bientôt...

(non, je crois vraiment que je ne lui enverrai pas cette lettre... :/)

Par http://www.camping-lescouchants.fr le Samedi 9 juillet 2016 à 9:43
En effet, il fait un temps dégueulasse aujourd'hui, dehors comme dedans.
 

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