Jeudi 26 octobre 2006 à 22:36

Je ne sais pas pourquoi, en ce moment, j'entends tellement parler, de tous côtés, du mythe de Tantale... L'objet du désir, si proche, si proche, qu'on l'effleure du doigt, et qui pourtant s'évanouit toujours quand on pensait le saisir...

Un des meilleurs supplices infernaux, à mon avis, si subtil, si diaboliquement raffiné... Pas besoin de se demander pourquoi les hommes passent leur vie et leur histoire à se foutre sur la gueule quand on voit l'extraordinaire imagination sans relâche déployée quand il s'agit de faire souffrir son prochain...

Bref, je vois Tantale partout, beaucoup trop à mon goût, surtout dans ma vie... Le voir, Lui, se rapprocher de moi, de plus en plus, si proche que je ne vois plus que lui emplissant mon univers, je tends la main... Et il s'éloigne d'un coup, comme si j'ôtais la longue-vue avec laquelle je le fixais sans le savoir... Et ça recommence, encore, toujours, à m'en faire perdre la tête... Plus j'essaie de le saisir, plus il s'éloigne, se faufile, se glisse hors de ma portée, me poignardant au passage de son regard indifférent...

Aujourd'hui, qui devait être une si belle journée, je pouvais enfin le voir, matin, après-midi, tout mon saoul... un beau fiasco, oui! Ca avait pourtant si bien commencé, son piano accompagnant ma voix, ou l'inverse, son sourire impertinent...

...

La prochaine fois que je ferai un voeu le concernant, j'essaierai d'être plus précise que "pourvu que je le voie"... Mentionner que j'aimerais qu'il me parle, qu'il me regarde, qu'il me sourie, qu'il me prenne dans ses bras, qu'il m'embrasse... ne serait apparemment pas du luxe...

D'accord, on était au moins une quinzaine, d'accord, il était de mauvaise humeur et avait mal à la tête, d'accord, certains étaient bien excités et attiraient l'attention... Mais de là à ne pas me décrocher un mot, sauf une réflexion agressive en pleine tête, puis carrément oublier de me dire au revoir...

Et moi, stupide, qui camoufle la blessure sous mon habituel sourire moqueur, à peine tremblé... Qui fait mine de ne pas me ronger de désespoir à la pensée de le quitter ainsi pour ne le revoir que dans deux semaines... Qui fait mine de ne pas me soucier de tout ce monde bruyant et insouciant interposé entre moi et Lui... Qui lève les yeux aux ciel pour qu'on ne les voie pas pleins de larmes...

Et elle... si gentille, si adorable, si mignonne, et si désemparée... Qui met une gifle quand elle voulait caresser, qui aiguise jusqu'à la souffrance les flèches d'Eros, puis se ronge inlassablement de ses actes...

Merde, quoi, ça n'existe pas, les amours heureux?

Par http://www.auberge-catalane.fr le Samedi 9 juillet 2016 à 9:47
Quand je pense que je suis régulièrement accusée de perdre du temps!
 

Ajouter un commentaire









Commentaire :








Votre adresse IP sera enregistrée pour des raisons de sécurité.
 

La discussion continue ailleurs...

Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://etoilechant.cowblog.fr/trackback/1271470

 

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | Page suivante >>

Créer un podcast